Le Canada se classe régulièrement parmi les meilleurs endroits où vivre. Cependant, son potentiel de prospérité durable pourrait dépendre de l'efficacité à laquelle le secteur des affaires manœuvre dans un monde en constante évolution. Les entreprises canadiennes innovent et exportent moins que leurs homologues américaines et produisent de moins bons rendements. Des études antérieures ont fourni des aperçus de divers aspects de ce rendement insatisfaisant. Il est toutefois possible de dégager des aperçus plus utiles par la synthèse de leurs divers points de vue. Le présent article expose un point de vue institutionnel du développement économique comparatif entre le Canada et les États-Unis. L'auteur avance que les différences initiales entre les institutions, découlant de divers profils de séparation par rapport à la domination coloniale britannique, ont donné lieu à des dépendances de parcours distinctes dans les économies canadiennes et américaines. Une prémisse essentielle provient du fait que, par, le passé, les États-Unis ont adopté des institutions mercantilistes plus libérales au sens classique qu'au Canada. Cet écart institutionnel initial est associé aux solides motivations nationalistes et lucratives des entreprises américaines, couplées à leurs tentatives précoces d'organiser et de diriger les chaînes de valeur mondiales (CVM). Au bout du compte, le présent article expose un cadre institutionnel intégratif qui relie l’écart de rendement commercial entre le Canada et les États-Unis à une interaction complexe entre un trio d’écarts provoqués par les institutions dans les entreprises et les CVM et chez les leaders du monde des affaires.