Effets physiologiques des phytoestroghes en relation avec le cancer et autres risques sur la santC de l'homme RESUME Les aliments d'origine vCgCtale contiennent des phytoestrogknes dont la structure est semblable h l'oestrogkne des mammifkres, l'estradiol-17P. 11s ont une affinitC pour les rCcepteurs de I'oestrogkne entre 1/500 et 1/1000 comparCe a celle de 170estrog&ne-17P, et ils produisent des rCponses oestrogeniques typiques et prkvisibles lorsqu'ils sont administrCs aux animaux. Dans les modkles animaux et dans les systbmes expkrimentaux in vitro, les phytoestrogknes se montrent capables d'agir la fois comme agonistes partiels et comme antagonistes partiels, avec des effets primaires favorisCs par la competition avec l'estradiol-17P pour le rkcepteur de l'oestrogbne. Les isoflavones, administrCs comme produits de protCine de soja, ont modifiC le statut hormonal et la regulation physiologique du cycle menstruel chez des femmes avant la mCnopause. Aucun de ces changements n'a CtC observe lorsque le soja a Ct C remplacd par de 1'Arcon F, un produit de soja sans isoflavone. Ces rCsultats suggbrent donc que les oestrogknes vCgCtaux presents dans le soja exercent potentiellement un effet oestrogCnique faible sur l'axe hypothalamique-pituitaire-gonadique. I1 est possible que 1'Ctat de conjugaison des isoflavones de l'alimentation influence les effets physiologiques observCs, les isoflavones inconjuguCs Ctant potentiellement plus efficaces. Dans des essais en appartement mCtabolique sur des femmes mCnopausCes, on a observC que 60 g/jour de soja sur une pCriode de quatre semaine supprimaient les niveaux de luteinizing hormone (LH), alors que 40 g/jour de graine de lin (une riche source de lignanes) sur une pCriode de six semaines causaient une suppression significative de LH aussi bien que de follicle-stimulating hormone.I1 est possible que les modifications hormonales et du cycle menstruel induites par la protCine de soja et la graine de lin sur les femmes avant et aprbs la mknopause soient potentiellement bCnCfiques au regard des facteurs de risque du cancer du sein. Des preuves CpidCmiologiques, des rCsultats d'Ctudes sur des animaux, et certains travaux in vitro suggbrent Cgalement que les phytoestrogknes pourraient avoir un r61e protecteur dans le dCveloppement du cancer du sein. Les donnCes exPCrimentales des Ctudes sur le r61e protecteur exercC par les phytoestrogbnes dans la prkvention du cancer de la prostate sont moins convaincantes.I1 est Cvident que ces composCs sont absorb&, mais il y a une grande variabilitt individuelle dans leur mCtabolisme. Des travaux plus approfondis devraient chercher a Ctudier le mCtabolisme des phytoestrogknes in vivo pour expliquer la grande variabilitd individuelle dans I'excrCtion de ces composks.