Cet article utilise les groupes anabaptistes, et plus précisément les huttériens, en tant que laboratoire social pour l’analyse de trajectoires de conversion. Ainsi, d’une part, certains individus se sont convertis aux religions anabaptistes. L’exemple le plus frappant de ces conversions est représenté par l’implantation d’une colonie huttérienne au Japon. D’autre part, certains individus nés dans une colonie huttérienne ont quitté leur groupe d’origine pour se convertir à un autre groupe religieux, groupe qui adopte une religion qui rejoint davantage leurs aspirations, voire leur spiritualité. Pour les anabaptistes, le baptême se trouve au coeur de ces processus de conversion. Pour les individus qui joignent ou qui quittent les groupes anabaptistes, qu’est-ce qui détermine l’acceptation ou le refus de la conversion et du baptême ? Notre hypothèse est que la conversion procède par affinité religieuse. L’opérationnalisation de certains concepts durkheimiens, tirés de l’ouvrage Les formes élémentaires de la vie religieuse (Durkheim 2007), nous permettra d’étayer cette hypothèse.