Choisies sur la base de leur capital humain, certaines personnes immigrantes hautement qualifiées se heurtent à la difficulté de faire reconnaître leurs compétences en lien avec la profession qu’elles exerçaient dans leur pays d’origine. L’intégration en emploi de ces professionnels est fondamentale pour l’activité économique de la province, qui a besoin d’une main-d’oeuvre spécialisée. Cet article se base sur deux recherches complémentaires sur les trajectoires de reconnaissance des compétences et d’intégration professionnelle de personnes immigrantes titulaires de diplômes internationaux en médecine (DIM) arrivés entre 1998 et 2009 (première recherche) et entre 2008 et 2018 (seconde recherche). Les deux recherches ont adopté une méthodologie qualitative, privilégiant des entretiens semi-dirigés avec 53 DIM. Cinquante acteurs-clé des milieux institutionnel, communautaire et associatif ont également été rencontrés, lors d’entrevues non dirigées ou semi-dirigées. Couplant des perspectives théoriques complémentaires, ces deux recherches ont en commun des analyses thématiques portant sur la typologie des trajectoires d’intégration et les expériences et vécu des médecins lors de leurs parcours. Le Collège des médecins est souvent accusé d’être un frein à la reconnaissance des compétences des médecins formés à l’étranger. Nous montrons dans cet article que la situation des DIM est plus complexe que cela. L’obligation pour ces personnes professionnelles formées à l’étranger de réussir plusieurs examens préalables à un retour aux études et de refaire une résidence en médecine peut également être une barrière et les mener à des trajectoires d’intégration professionnelle très variées. Les facultés de médecine qui doivent les accueillir exigent d’elles de faire la preuve de leurs compétences selon des critères qui les excluent parfois du parcours de formation en résidence.