RésuméLa progression spontanée de la maladie à VIH des femmes est similaire, voire plus lente, comparée à celle des hommes. L'initiation d'un traitement pourrait ainsi être retardée chez les femmes puisque celui-ci est basé sur des niveaux de CD4 et de charge virale qui sont spontanément plus favorables chez ces femmes. Cependant, la réponse au traitement viro-immunologique et clinique est similaire, voire meilleure, chez elles, en dépit des taux d'interruption plus élevés, peut-être en rapport avec des effets indésirables plus fréquents. En dépit des progrès majeurs sur l'espérance de vie, un excès de mortalité par rapport à la population générale non infectée persiste. L'excès absolu est similaire chez les hommes et chez les femmes, mais la mortalité des femmes étant plus faible en population générale que chez les hommes, l'excès relatif est plus important chez elles. Comprendre les déterminants de ces excès de mortalité et les réduire constituent un enjeu important.Mots clés : sexe, genre, progression de la maladie à VIH, réponse au traitement antiretroviral, effets indésirables, grossesse, cancer du col, ménopause.Les premiers cas de sida ont été décrits en 1981 aux États-Unis chez des homosexuels masculins. À ses débuts, l'épidémie à VIH a été considérée comme touchant essentiellement les hommes homosexuels, alors que la transmission hétérosexuelle était pourtant déjà une réalité dans la plupart des pays touchés par l'épidémie. Les premières cohortes de sujets atteints par le VIH/ sida, constituées dans les années 1983-1984, ont surtout recruté des hommes homosexuels ou hémophiles. Cela explique sans doute, en partie, pourquoi la maladie a été longtemps moins bien décrite chez les femmes. Celles-ci représentent pourtant environ 50 % des personnes atteintes par le VIH dans le monde et plus encore dans certaines régions d'Afrique sub-saharienne. En France, 40 % des nouveaux diagnostics concernent actuellement des femmes. Dans cet article, sont examinés successivement d'éventuelles différences entre hommes et femmes sur le taux de transmission hétérosexuelle de l'infection, sur l'évolution spontanée de la maladie et révolution à l'ère des combinaisons puissantes
Transmission hétérosexuelle du VIHPlusieurs études réalisées sur la transmission hétérosexuelle avant l'ère des thérapies antirétrovirale sont montré que le taux de transmission dépendait du stade de l'immunodéficience atteint par le cas index 2 , en termes de stade clinique, de taux de lymphocytes CD4 ou de niveau de charge virale [1,2]. Un très jeune âge était également un facteur de risque de transmission et d'acquisition, de même que, bien sûr, la non-utilisation systématique de préservatif lors des relations sexuelles. Le rôle de la présence d'une infection génitale dans le risque de contamination n'est pas retrouvé de façon constante [1,2], et les études randomisées de prévention des maladies sexuellement transmissibles n'ont pas toutes montré leur efficacité dans la réduction de l'incidence du VIH. Le taux de transmission de l'homme vers la fem...