Une formation des cadres islamiques a été conçue par la France coloniale en Algérie au milieu du XIXe siècle. Cette politique islamique s’étend aux colonies musulmanes d’Afrique. Après avoir appliqué en Algérie les lois révolutionnaires envers les religions, l’Algérie s’est retrouvée face à un vide. C’est pourquoi la IIe République a inventé, formé dans des médersas, et rémunéré une sorte de clergé musulman semi-fonctionnarisé qui a dirigé les mosquées d’Algérie pendant plus d’un siècle. La « politique indigène » française a permis de contrôler l’islam et les musulmans d’Algérie, puis du Sahel. Elle est capitale et comporte d’autres volets, comme la tutelle sur les confréries islamiques. Cette politique a échappé à la laïcité, même après 1905. Les musulmans réformistes de l’Islah, que la France a laissé prospérer après 1931, ont réclamé en vain l’application de la laïcité à l’islam algérien. Mais les États-nations indépendants ont repris ces politiques à leur compte.