> La première fonction qui a été attribuée à la peptide N-glycanase (PNGase) est de déglycosyler les N-glycosylprotéines mal repliées avant leur dégradation par le protéasome. Il s'avère cependant que l'inhibition de cette enzyme modifie peu le taux de dégradation de ces N-glycosylprotéines. Des données récentes montrent que cette enzyme a également la capacité de moduler la morphogenèse de façon indépendante de sa fonction de déglycosylation. La caractérisation du premier déficit en PNGase devrait apporter une meilleure compréhension du rôle de cette enzyme multifonctionnelle dans la physiologie humaine. < stockage lysosomal la plus fréquente, et elle se manifeste par une accumulation de petits glycopeptides dans les lysosomes. Les symptômes cliniques sont un retard psychomoteur progressif, ainsi que des anomalies du squelette et du visage. De très nombreuses mutations du gène AGA codant pour cette hydrolase lysosomale ont été caractéri-sées [2]. La première description d'un patient porteur d'un déficit en PNGase ne date, elle, que de 2012 [3]. Les symptômes de ce patient peuvent être la conséquence d'un dysfonctionnement, soit de l'activité d'hydrolyse de la chaîne N-glycane, soit de fonctions nouvellement décrites qui sont indépendantes de l'activité de déglycosylation de l'enzyme. Dans cette revue, seront donc successivement exposées les données conséquentes concernant le rôle de la PNGase dans la dégradation des N-glycosylprotéines mal repliées, puis les données plus restreintes concernant les autres fonctions potentielles de cette enzyme.
Principales caractéristiques de la PNGaseUne activité PNGase s'exerçant sur une N-glycosylprotéine produit de façon concomitante un oligosaccharide libre (fOS pour free oligosaccharide) et la conversion du résidu asparagine porteur de la chaîne N-glycane en résidu aspartate (Asp) ( Figure 1A). Bien que des activités PNGase aient été trouvées depuis de nombreuses années chez les plantes et les bactéries, la découverte d'activités PNGase cytosoliques chez les mammifères [4], puis chez la levure Saccharomyces Inserm U773, centre de recherche Bichat Beaujon CRB3,