SOMMAIRETous les jours, au Québec, plusieurs individus sont victimes de crimes contre la personne ou contre les biens. Ainsi, ces hommes et ces femmes peuvent avoir subi de la violence physique, psychologique, verbale, économique ou sexuelle. Ces événements engendrent, chez ces victimes, de nombreuses conséquences, telles que : (a) des blessures, des maladies ou des souffrances physiques, (b) des atteintes psychologiques ou des problèmes de santé mentale ou (c) des conséquences sociales affectant la vie de celles-ci. Parallèlement à cela, ces personnes doivent prendre une décision importante, soit celle de dénoncer ou non l'événement vécu aux policiers. Cette dénonciation peut représenter l'entrée du dossier policier dans le système de justice criminelle. Cependant, cette dénonciation ne permet pas nécessairement aux victimes d'accéder aux ressources pouvant leur venir en aide. Afin d'améliorer l'accès aux services disponibles pour les victimes d'actes criminels, le «Projet de référence policière » a été mis sur pied, en mai 2010. Ce projet avait pour objectif de resserrer le partenariat entre le Centre d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC) et la Sûreté du Québec (SQ) dans la région du Saguenay-LacSaint-Jean. Depuis son implantation, l'objectif général de ce projet-pilote est de diminuer le délai entre l'intervention du CAVAC et le crime, afin d'offrir des services pouvant répondre aux besoins des victimes.Afin de présenter le point de vue de divers acteurs du CAVAC et de la SQ quant à l'implantation, la mise en oeuvre et les retombées de ce projet-pilote, cette recherche qualitative s'est réalisée en trois volets, soit : (a) une entrevue individuelle, abordant l'implantation et la mise en oeuvre du « Projet de référence policière », (b) une entrevue de groupe, soulevant les retombées de ce projet et (c) la consultation de la documentation fournie par le CAVAC et la SQ. Pour le premier volet, neuf personnes ont été rencontrées, il s'agit : d'intervenantes sociales du CAVAC (n=7), de la directrice de cet organisme (n=l), de même que de la responsable du projet-pilote à la SQ (n=l). En ce qui concerne l'entrevue de groupe, huit intervenantes sociales du CAVAC ont participé à celle-ci.. Finalement, la documentation transmise par la SQ et le CAVAC a été utilisée pour approfondir et mettre en contexte les résultats.Privilégiant une perspective bioécologique, ce mémoire expose les caractéristiques environnementales ayant facilité ou entravé l'implantation et la mise en oeuvre du projetpilote entre juillet 2010 et novembre 2011. Pour ce faire, un portrait de l'implantation du projet est d'abord dressé, à la lumière de la documentation produite par les différents partenaires et du discours des acteurs impliqués. Dans un deuxième temps, les résultats associés à l'exploration de la mise en oeuvre du projet permettent de faire un parallèle entre les changements attendus à la suite de son implantation et ceux qui ont été concrètement observés en matière de prestation de services. Finalement, les retombées du projet-...