Le phosphore dans les eaux naturelles et dans les eaux usées apparaît presqu'uniquement comme phosphates (Greenberg et al., 1992). Ces derniers sont classifies sous plusieurs formes, minérales (orthophosphate et polyphosphate) et organiques (phospholipides, phosphoprotéines, etc.), complexées ou non avec des molécules organiques (Matejka et al. 1992). La concentration totale en phosphate dans les eaux usées municipales est un paramètre important lors du traitement des eaux usées puisque les phosphates peuvent causer l'eutrophisation, et ainsi, réduire la qualité des eaux dans les milieux aquatiques où celles-ci sont finalement déversées.La quantité de phosphates contenue dans les eaux usées domestiques provient en partie du métabolisme humain, soit 1,5 g de phosphore par jour, par personne, tandis que les activités domestiques comme le lavage de la vaisselle et du linge représentent de 1,0 à 2,0 g par personne par jour (Ligman et al., 1974). Les eaux usées peuvent être finalement déversées dans le milieu aquatique après différents procédés de traitement. Les phosphates des eaux usées pourraient ainsi s'accumuler dans le milieu aquatique. H est généralement accepté que le phosphore peut devenir un nutriment essentiel dans ce milieu lorsque la concentration du phosphore est élevée. Il peut en provoquer l'eutrophisation, qui est caractérisée par une pullulation en surface du phytoplancton, et la multiplication rapide des 1 -Introduction 3 bactéries et des autres organismes hétérotrophes consommant l'oxygène nécessaire aux animaux aquatiques (Gros, 1984). Il peut aussi y avoir la prolifération d'algues à forte concentration de phosphore.H convient donc d'éliminer les phosphates dans l'effluent traité. Le gouvernement du Québec a établi les critères de rejets pour le phosphore selon les caractéristiques du milieu récepteur. H exige dans la plupart des cas, la concentration de phosphate calculée sous la forme de phosphore dans les effluents d'eaux usées municipales traitées ne doit pas dépasser 1,0 mg/L (Beaumont, 1992).En général, au Québec, les systèmes de traitement reçoivent des débits par personne beaucoup plus importants qu'en Europe, les concentrations en phosphates, en matière en suspension (MES) et des demandes d'oxygène biologique (DBO 5 ) sont donc plus faibles (Villeneuve, 1992). Au 1 er janvier 1992, les 272 ouvrages municipaux d'assainissement des eaux usées desservent 49,0 % de 5 600 000 personnes au Québec. De ces ouvrages, 58,8% sont équipés d'un système de déphosphatation correspondant à une capacité de traitement égale à 84,8 % en débit (Beaumont, 1992). Les caractéristiques générales de ces ouvrages du PAEQ ( le Programme d'assainissement des eaux du Québec) sont indiquées à l'annexe A. La proportion de la population desservie par les ouvrages d'assainissement des eaux a grimpé à près de 67,0 % en 1994. D'ici quelques années, la mise en oeuvre de nouveaux projets dans les petites municipalités demeurera prioritaire afin de s'assurer que les municipalités du Québec puissent être dotées, le plus rapi...