RéSumé
1. Caroténoïdes. Ces pigments sont beaucoup moins stables qu'on ne le croyait il y a quelques années. Ils s'isomérisent spontanément, s'oxydent en milieu alcalin et se dkcomposent en milieu acide. Ils se trouvent surtout dans les glandes sexuelles et les œufs des Invertébrés et y jouent peut‐être un rôle biologique important.
2. Quinones. Les pigments d'oursins isolés récemment (échinochrome, spino‐chrome et autres) sont des oxy‐naphtoquinones. L'échinochrome, sécrété par les œufs dArbaciu, active les mouvements des spermatozoïdes et les attire vers l'œuf. Les naphtoquinones méritent un grand intérêt biochimique depuis que l'on sait qu'ils peuvent agir comme vitamine K (antihémorragique).
Les pigments des Aptéres du genre Coccus (cochenille, kermès et acide laccaïnique) sont des dérivés de l'anthrachinone. Leur rôle biologique est inconnu.
3. Pigments pyrroliques. (a) Porphyrines. II existe chez le Lamellibranche Pteria radiata une porphyrine caracteristique, la conchoporphyrine, qui est en quelque sorte un intermédiaire entre l'uroporphyrine et la protoporphyrine. Des porphyrines colorent en outre le tégument de quelques Vers.
(b) Pigments biliaires. Les Invertébrés contiennent souvent la biliverdine ou des pigments analogues. Nous décrivons en détail plusieurs pigments spécifiques appartenant plus ou moins étroitement aux pigments biliaires. Ce sont: la rufine du tégument de la limace rouge, Arion rufus, la rufescine de la coquille d'Huliotis rufescens, les pigments bleu‐verts de la coquille d'Huliotis californiensis, la calliactine de 1'Anémone Sagurtia parasitica, les pigments violets de la sécrétion d'Aplysia et un pigment vert des ailes de Lépidoptères.
(c) Dérivésde la chlorophylle. Les colorations vertes des Invertébrés peuvent être dues soit à des algues symbiotiques, soit à la présence de chlorophylle alimentaire, soit à des pigments spécifiques résultant d'une transformation de la chlorophylle. Parmi ces derniers, la bonelline, pigment du Ver Bonellia viridis est le plus intéressant; c'est une mésochlorine naturelle. Plusieurs autres espèces de Vers contiennent des pigments tégumentaires verts peu étudiés.
4. FZuvines. Pour les Insectes, la lactoflavine est unk vitamine comme pour les Vertébrés. Elle s'y trouve accumulée surtout dans les tubes de Malpighi.
5. Ptérines. Ces pigments sont répandus surtout chez les Insectes. Les plus importants sont: la leucoptérine des ailes du Piéride du chou, la xanthoptérine des ailes de Gonepteryx rhamni et du tégument des gutpês, et l'érythroptérine des taches rouges des ailes d'Euchloe cardamines et autres. Ce sont des dCrivCs de la purine. Les ptérines ne sont pas des produits d'excrétion; elle prendraient part au métabolisme azoté.
6. Méanines. Ces corps ne se prêtent que difficilement à 1'étude chimique. Ils se forment par action de la tyrosinase, ferment contenant du cuivre. Le Ver Halla parthenopaea contient un pigment rouge, I'hallachrome, que l'on peut considirer comme stade intermédiaire de la formation de milanines à partir de la tyrosine. Unautrepr...