L'ulcération anale est une forme fréquente d'infection sexuellement transmissible (IST). La principale étio-logie en France est l'herpès. D'autres étiologies doivent être évoquées, notamment en cas de sexualité à risque et/ou chez les patients issus de zone d'endémie de certaines IST : syphilis, lymphogranulomatose vénérienne (LGV), chancre mou, donovanose, amibiase. Le diagnostic repose sur le contexte de rapport sexuel à risque, l'aspect des lésions, associés aux prélèvements bactériens et sérologiques. L'association de ces infections n'est pas rare. Il faut également rechercher une infection par le VIH, car l'augmentation récente de l'incidence de ces IST a été observée essentiellement dans la population homosexuelle masculine ayant une sexualité à risque non protégée. De plus, les ulcérations anales augmentent le risque de transmission et de contage du virus VIH. Enfin, la co-infection par le VIH pose des problèmes diagnostiques (les lésions anales étant parfois atypiques) et des problèmes thérapeutiques avec des infections souvent plus difficiles à traiter. Le traitement est probabiliste dans l'attente des résultats biologiques et doit prendre en compte les partenaires sexuels.Mots clés Ulcération anale · Infection sexuellement transmissible · Herpès · Syphilis · Lymphogranulomatose vénérienne · Chancre mou · Donovanose · Amibiase Les cinq points utiles à la thérapeutique -L'herpès est la première cause d'ulcération anale, et la syphilis doit systématiquement être évoquée devant une ulcéra-tion anale ;-toutes les ulcérations anales augmentent le risque d'infection par le VIH. Une sérologie VIH, répétée à trois mois en cas de négativité initiale, doit être proposée ;-un dépistage de la syphilis doit être proposé régulièrement dans les populations à risque ;-le traitement de la primo-infection herpétique par aciclovir ou valaciclovir diminue la durée et l'intensité des symptômes, et potentiellement le risque de transmission du VIH ;-le traitement d'une ulcération d'allure non herpétique associe dans tous les cas celui de la syphilis à celui de la LGV en cas de population à risque ou au traitement du chancre mou en cas de séjour ou d'origine de pays d'endémie.