L'économie est régulièrement présentée comme vecteur d'aliénation de la nature, alors vue comme un ensemble de biens, de services et de capitaux à préserver, voire à faire fructifier, sans égard pour ses dimensions extra-économiques et symboliques. Cette mise en économie -ou économicisation -de la nature s'exprimerait à travers divers mécanismes tels que la monétarisation, la privatisation, etc. De tels phénomènes existent bel et bien. Ils méritent néanmoins d'être examinés de près pour constater, d'une part, que la littérature n'est pas encore stabilisée sur ces sujets et, d'autre part, que ces phénomènes de mise en économie ne sont ni nouveaux, ni irréversibles, ni univoques. Nous observons d'ailleurs dans la période récente des logiques d'hybridation où l'écologie investit aussi le champ économique.
THE ECONOMIZATION OF NATURE, HISTORICAL AND CONTEMPORARY CONTRASTSEconomics and economic activities are often considered as a source of alienation of nature, seen as a commodity delivering ecosystem services to be valued in order to provide benefits to people, without any considerations regarding idiosyncratic values. This economization process is supposed to occur through various mechanisms such as monetary valuation, privatization, etc. These phenomena do exist, but in-depth analysis reveals that these mechanisms are not necessarily well defined, and that these commodification processes are not new, neither irreversible, nor a one way trend. It seems that economization processes are more hybrid than assumed, and that many trends can be considered as a naturalisation of the economy and of economics.