Le GDNF : facteur de croissance et chimioattractant pour les axones C'est dans le cadre d'études visant à purifier des molécules sécrétées par les cellules gliales et capables de promouvoir la survie neuronale que le facteur neurotrophe GDNF (glial cell line-derived neurotrophic factor) a été isolé par N. Bermingham et ses collaborateurs [1]. La structure de cette petite protéine glycosylée, d'une quarantaine de kDa, l'apparente aux molécules de la superfamille du TGFβ (transforming growth factor β) et forme, avec trois autres membres -la neurturine [NRN]
La navigation des projections axonales commissurales de la moelle épinièreLa plaque du plancher, un territoire de cellules gliales situé au bord ventral du canal central de la moelle épinière, est un centre organisateur majeur, à la fois pour la mise en place des sous-types neuronaux de la moelle épinière et pour la formation des connexions spinales. La plaque du plancher sécrète des morphogènes qui contribuent à définir les identités des neurones spinaux et qui sont réutilisés plus tardivement pour orienter la trajectoire des projections spinales. C'est par exemple le cas de Shh (sonic hedgehog) et des Wnt (wingless integration site), qui jouent des rôles clefs dans le guidage des projections commissurales [5]. Ces projections émanent d'une population d'interneurones dorsaux et sont guidées jusque dans la plaque du plancher. À ce niveau, elles traversent la ligne médiane pour se projeter ensuite sur des neurones cibles situés du côté opposé à la région de leurs corps cellulaires d'origine. Ces projections font partie d'un ensemble de circuits, dits commissuraux ou controlatéraux, qui permettent l'interconnexion des parties droite et gauche du système nerveux central assurant ainsi une coordination et une intégration des informations et des commandes [6]. La plaque du plancher fonctionne également comme une barrière, en repoussant les populations de projections avoisinantes, dites ipsilatérales, qui sont destinées à innerver des neurones situés du même côté. Le système des projections commissurales est l'un des modèles d'étude les plus exploités par les scientifiques pour comprendre les mécanismes qui contrôlent la navigation axonale, et identifier les molécules de guidage qui sont lues par l'extrémité motile de l'axone (qu'on appelle le cône de croissance) et l'orientent en direction de sa cible. De très nombreux travaux ont révélé qu'au cours de la navigation des projections commissurales, les cônes de croissance répondent à une combinaison de signaux de guidage qui contrôlent