Le dépistage néonatal est un important programme de santé publique et un triomphe de la médecine préventive. Les analyses économiques démontrent que les bienfaits de ce dépistage l’emportent sur les coûts pour certaines maladies, mais pas nécessairement pour toutes. Cela est dû à la grande diversité des maladies dépistées, au fait que chacune d’entre elles, considérée individuellement, est rare, et à des différences d’efficacité des interventions. En outre, le rapport entre les bénéfices et les coûts du dépistage d’une maladie donnée peut varier d’un pays à l’autre, en particulier entre les pays à revenus élevés et les pays à revenus faibles ou intermédiaires. Le fardeau d’une maladie peut être allégé, même en l’absence de dépistage néonatal, par une plus grande connaissance clinique et par des services cliniques efficients. Dans cet article, nous évaluons les arguments et les analyses économiques du dépistage de l’hypothyroïdie congénitale primaire, mis en place dans de nombreux pays depuis environ 40 ans, et celui de l’hyperplasie congénitale des surrénales due à une déficience en 21-hydroxylase. Le dépistage de cette dernière n’est pas encore universel, même dans les pays à revenus élevés, les décisions de sa mise en œuvre pouvant tenir compte de facteurs autres que des considérations économiques.