Dans cet entretien, les autrices (deux conservatrices-restauratrices au Musée d'ethnographie de Genève, et une chercheuse en muséologie) interrogent les pratiques de conservation muséale et leurs finalités à l'aune des moyens employés et leurs effets parfois inattendus. Si les traitements chimiques des collections visaient à stabiliser la condition matérielle des artefacts, leur action toxique sur les professionnel.les, les objets eux-mêmes mais aussi les publics concernés n'a souvent pas été prise en compte lors de leur emploi. Dans une perspective de décolonisation plus ample, il se pose la question : comment la conservation-restauration peut-elle participer à dépasser les prises de décisions unilatérales de la part des professionnel.le.s de musée pour faire entendre et prioriser les choix de personnes et communautés concernées ?