<p class="resume">Cet article porte sur le témoignage des demandeurs d’asile qui se rendent dans un centre de soins pour exilés à Paris – le <em>Comité médical pour les exilés</em> (COMEDE) – pour y recevoir des soins, mais également pour obtenir un certificat attestant qu’ils ont bien été victimes de violence, lequel leur servira pour compléter le dossier de la demande d’asile. S’agissant toujours de patients dans une condition sociale et juridique de grave précarité, la relation avec le médecin devient un acte de témoignage. <br />On présente ici deux études de cas : la production des certificats médicaux et le récit d’un patient qui, hors du contexte médical, m’a raconté en détail son parcours. Elles nous permettront d’appréhender la manière dont la demande d’asile façonne la forme et le contenu des récits, et influe fortement sur le rôle du COMEDE. Dans le second cas étudié, on montrera que les injonctions sociales de la demande d’asile modifient une règle de la théorie narrative, selon laquelle les narrations s’orientent toujours vers une conclusion.</p>