La recherche des liens entre les facteurs psychosociologiques et le cancer, tant en ce qui concerne l'étiologie de cette maladie que sa prise en charge et son évolution, n'a pas pour l'instant permis d'obtenir de résultats franchement significatifs, et ce malgré l'importance des efforts fournis. Cet article passe en revue les principales conclusions, mais, contrairement aux avis sceptiques qui prévalent dans la littérature médicale, il vise à dégager les pistes qui restent à explorer et qui demeurent prometteuses. Parmi elles, des recherches épidémiologiques chez l'enfant sont nécessaires, relativement aux événements de vie propres à cette tranche d'âge et en utilisant une approche systémique. Outre la survie, le confort et la qualité de vie et certaines caractéris-tiques comme l'anxiété, la dépression et le coping, de nouveaux objectifs devraient être envisagés pour évaluer l'impact des psychothérapies sur le cancer, entre autres en étudiant les variations des marqueurs principaux de l'immunité, des rythmes circadiens biologiques, du sommeil ou du cycle activité/repos. Les thérapies de groupe semblent avoir un effet principalement en raison des informations (médicales ou autres) dont elles permettent la communication, mais leur efficacité reste discutée. De nouveaux types d'intervention psychosociale devraient donc être introduits dans les essais, en raison de leurs effets rapides, dont certains prouvés sur l'immunité : par exemple l'hypnose. La psychologie clinique semble aussi bien adaptée à ce type d'étude. Les enfants, sous réserve d'une éthique satisfaisante, paraissent une cible privilégiée pour les recherches à venir, mais les essais doivent continuer à inclure des patients de tous âges et, ce, quels que soient le stade et le type de leur maladie. Enfin, sur le plan purement statistique, les analyses multivariées ont tendance à évincer les facteurs psychologiques quand leur pathogénéicité provient de conduites à risque (tabagisme, alcoolisme…) qu'ils favorisent. Les conclusions attribuant la responsabilité des cancers à ces seuls derniers facteurs (tabac, alcool) sont alors erronées. Au minimum, il faut réaffecter au facteur psychologique le poids de son influence sur l'exposition au carcinogène.
Abstract:The research of links between psychosocial factors and cancer, either concerning the risk factors of the disease or its management, has not yet produced obvious significant results, despite the great amount of invested efforts. This review reports the main conclusions, but, contrary to sceptical opinions that prevail in medical literature, it tries to clear unexplored and promising paths. Among them, epidemiological research with children appears necessary, concerning life events that are specific to this age while using a systemic approach. Besides survival, comfort and quality of life, and psychological characteristics such as anxiety, depression and coping, new goals should be considered to study the impact of psychotherapies on cancer. These include variations of main immunity markers, of circadian b...