La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est la première cause de malvoyance après 50 ans dans les pays développés, devant le glaucome et la rétino-pathie diabétique. À titre d'exemple, environ 1 million de personnes souffrent de cette maladie invalidante en France, dont 50 % des personnes de plus de 80 ans (selon un rapport de l'Agence nationale d'accrédi-tation et d'évaluation en santé, ANAES, de 2001).Cette maladie touche la macula, la partie centrale de la rétine permettant la vision des détails (lecture) ( Figure 1A). La DMLA a tout d'abord été considérée comme une maladie liée au vieillissement rétinien. Des facteurs de risques environnementaux (notamment le tabac) ont ensuite été incriminés dans la survenue de cette pathologie, suivis plus récemment des facteurs de risque génétiques. On distingue deux formes cliniques principales de DMLA : la forme exsudative, la plus sévère, et la forme atrophique, plus lentement évolutive ( Figure 1C et D). La maculopathie liée à l'âge, caractérisée par la présence de drusen 1 et d'altérations de l'épithélium pigmenté de la rétine, représente le premier stade de cette affection (voir Figure 1B). L'angiographie à la fluorescéine a permis de distinguer différentes formes cliniques de la forme exsudative de la maladie, de pronostic différent (Figure 2). La DMLA est une maladie multifactorielle 1 Drusen : « Dépôts sous-épithéliaux composés de glycoprotéines, apolipo protéine E, vitronectine et protéines de la cascade inflammatoire » (tiré de [48]).> La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est la première cause de malvoyance après 50 ans dans les pays développés. Il s'agit d'une maladie polygénique et multifactorielle : les facteurs génétiques prédisposants ou au contraire protecteurs y occupent une place privilégiée au côté des facteurs environnementaux initialement décrits. Plusieurs études pangénomiques ont mis en évidence deux régions distinctes associées à la DMLA localisées respectivement en 1q25-31 et 10q26. Des études d'association ont ensuite mis en évidence un variant du gène du facteur H (CFH) localisé en 1q25-31 puis des variants des gènes HTRA1-LOC387715 localisés en 10q26, indépendamment associés à la DMLA. À l'état homozygote, ces polymorphismes sont associés à un accroissement du risque de développer une DMLA exsudative. D'autres gènes codant pour des protéines impliquées dans la cascade du complément et un variant du gène SCARB1 impliqué dans le transport des lipides et de la lutéine ont également été associés à la maladie. Des corré-lations entre ces génotypes et des phénotypes particuliers (en particulier l'aspect de la néovas-cularisation) de la maladie ont été établies. La découverte de ces nouveaux facteurs de susceptibilité ouvre donc la voie à de nombreuses perspectives dans le domaine de la DMLA, tant sur le plan clinique que sur le plan thérapeutique. <