Abstract. This preliminary survey examines how 30 native speakers and 30 Spanish learners of French evoke counterfactual scenarios from a semantic and a lexical perspective. Counterfactual thinking is a universal cognitive process in which reality is confronted with an imagined view of what might have been (Kahneman & Tversky 1982). The world as we know it is based on a set of enabling conditions that can be mutated, i.e., modified in order to evoke counterfactual worlds. This can be done by modifying various elements in a sentence. For example, speakers might produce counterfactual scenarios by replacing an accusative (1) or by changing some attribute of the subject (2).(1) I should have had coffee at breakfast rather than tea.(2) If I were a man, my life would have been quite different. In each case, a specific language property is changed. Example (1) results from a modification operated on transitivity, and example (2) on affectedness. While counterfactual thinking is universal, its concrete form is only shaped in childhood together with the acquisition of the first language. Is this concrete form preserved or changed in second language acquisition? Earlier research has shown that speakers of different languages have different preferences to do that (Repiso 2013). This survey compares whether non-native speakers of French adopt the same preferences which native speakers have at the level of Verb-Argument Constructions (VACs).Résumé. Conceptualisations contrefactuelles en français L2: des principes cognitifs aux realisations sémantiques et lexicales. Cette étude préliminaire explore la façon dont 30 locuteurs natifs et 30 locuteurs hispanophones du français relate des scénarios contrefactuels dans une perspective sémantique et lexicale. La pensée contrefactuelle est un processus cognitif dans lequel la réalité est confrontée à une vision imaginaire de ce qui aurait pu se passer (Kahnenan & Tversky 1982). Le monde tel que nous le connaissons repose sur un ensemble de conditions de possibilité qui peuvent être changées, c'est-à-dire modifiées afin d'évoquer des mondes contrefactuels. Par exemple, les locuteurs peuvent produire des scénarios contrefactuels en remplaçant un complément d'objet par un autre (1) ou en changeant un attribut du sujet (2). (1) J'aurais dû avoir un café plutôt qu'un thé au petit déjeuner.(2) Si j'étais un homme, ma vie aurait été assez différente. A chaque fois, une propriété langagière spécifique est modifiée. L'exemple (1) témoigne d'une modification du ressort de la transitivité, et l'exemple (2) de l'ordre de l'affectedness. Alors que la pensée contrefactuelle est universelle, sa forme concrète est façonnée durant l'enfance lors de l'acquisition de la langue première. Cette forme concrète est-elle préservée ou changée dans l'acquisition de la langue seconde ? Des recherches antérieures ont montré que des locuteurs de langues différentes ont des préférences différentes pour le faire (Repiso 2013). Cette étude observe de façon contrastive si des locuteurs non natifs du français adopte...