Résumé de l'article La crise financière de 2008 a eu un impact énorme sur l'économie et la société grecques. Depuis 2010, de grandes mobilisations populaires ont émergé contre les mesures d'austérité du plan de sauvetage que la troïka des créanciers (UE-BCE-FMI) a proposé aux gouvernements grecs. Pourtant, les syndicats institutionnels ont échoué à empêcher la réduction des revenus des salariés, à hauteur de 50% en 2013 par rapport à ceux de 2008. En outre, ils furent largement incapables de confirmer leur rôle de leader dans les mobilisations des classes ouvrières et des salariés. Dans cet article, nous examinons les raisons de l'échec des syndicats institutionnels à répondre de manière adéquate au défi de l'austérité. Nous considérons que l'explication de cet échec réside dans les défis et les problèmes génériques auxquels les syndicats contemporains sont confrontés -dont la littérature internationale a documenté le sujet -, ainsi que dans les particularités et les caractéristiques spécifiques du contexte socio-politique grec. Ensuite, nous étudions les alternatives proposées par des groupes de militants et des travailleurs de la base, par exemple, des associations de quartier formées par des travailleurs, des syndicats d'entreprise composés par des travailleurs précaires et des entreprises autogérées en état d'occupation. Après avoir identifié les points forts de leur contribution, ainsi que les problèmes et les défis auxquels ils sont confrontés, nous concluons qu'une approche diversifiée et innovante est requise, au nom du mouvement ouvrier, afin de simultanément tenir compte et exploiter toute source de pouvoir ouvrier. L'article conclut qu'un processus de rapprochement stratégique entre les syndicats traditionnels et radicaux est nécessaire en Grèce. After identifying the strong points of the latter's contributions, as well as the problems and challenges they are facing, the authors conclude that a diversified and innovative approach is required on the part of the labour movement in order to simultaneously address and exploit all sources of workers' power. the emergence of radical unionism in large urban areas is a fortunate development, but cannot be transplanted as a recipe for success in itself. A process of strategic rapprochement between mainstream and radical unions in Greece is necessary.