Modèles choisisChez la drosophile, les deux axes embryonnaires A-P puis D-V sont fixés très tôt dans l'ovocyte [1,2]. À l'opposé du spectre, on trouve le ver nématode, Caenorhabditis elegans, chez lequel les polarités A-P puis D-V n'apparaissent qu'après la fécondation. Ces deux protostomiens font référence, et l'ovogenèse comme l'embryologie d'autres espèces doivent leur être comparées. Ce premier article présente une brève description des événements cellulaires et moléculaires à l'origine des polarités des ovocytes, oeufs et embryons précoces des quatre modèles, ainsi qu'une discussion autour des principes communs de polarisation et des limites de nos connaissances. Dans un second article, nous compléte-rons la description de l'acquisition des axes depuis l'ovocyte jusqu'à la gastrulation [5], et introduirons les données obtenues à partir de deux autres modèles deutérostomiens classiques, l'un vertébré (la souris), l'autre invertébré (l'oursin). La chronologie comparée de l'ovogenèse, de la fécondation et du développement précoce chez la drosophile, le nématode C. elegans, la souris, le xénope, les oursins et les ascidies est présentée sous forme d'un poster 2 qui sera publié dans le second article 3 (➜). [6, 7]. Le développement des organismes modèles y est généralement traité dans des chapitres différents, contrairement à ce qui est fait ici. Certaines revues récentes soulignent la conservation de principes communs entre espèces [8,9]. Il existe aussi des ouvrages récents en français qui exposent les grands principes de l'embryogenèse ou introduisent les modèles en vogue [10,11]. Nous avons volontairement limité la liste des réfé-rences à des revues qui permettent l'accès aux publications originales, pour n'utiliser celles-ci que lorsqu'il s'agit d'avancées récentes ou de travaux novateurs. Nous indiquerons dans le second article des sites Internet de référence et des sources de films sur le développement des organismes considérés [5].
(➜) m/s 2004, n°5 (sous presse)Article disponible sur le site