Les métalloprotéases matricielles (MMP) constituent une famille multigénique (près de 25 membres à ce jour) de protéases dépendantes du zinc, sécrétées ou membranaires (membrane type MMP, MT-MMP). Les MMP contrôlent par clivage protéolytique l'activité de composants de la matrice extracellulaire, des molé-cules membranaires ou solubles impliquées dans la transmission des signaux intercellulaires telles que les cytokines, les chimiokines, les facteurs trophiques, les protéines d'adhérence et différents récepteurs. Dans les tissus, l'activité protéolytique des MMP est contrô-lée par quatre inhibiteurs de MMP, les TIMP (tissue inhibitors of metalloproteinases) qui possèdent également des propriétés trophiques ou, à l'inverse, pro-apoptotiques. Le système MMP/TIMP contrôle les interactions cellule-cellule et cellule-matrice impliquées dans de nombreux processus physiologiques, notamment la prolifération, la différenciation, la migration et la mort cellulaire. Cependant, la rupture de l'équilibre protéase-inhibiteur peut entraîner dans de nombreux tissus la perte de l'homéostasie et le déve-loppement de processus dégénératifs ou cancéreux, en particulier les métastases (➜). Si le système MMP/TIMP est très étudié en dehors du système nerveux, il ne suscite l'intérêt des neurobiologistes que depuis une dizaine d'années. Nous résumons ici les données récentes qui montrent que le système MMP/TIMP joue un rôle majeur dans différents aspects de la physiologie et de la pathologie du système nerveux et que les MMP pourraient constituer de nouvelles cibles thérapeutiques dans différentes neuropathies.
Le système MMP/TIMP au cours de l'ontogenèse du système nerveux et dans la plasticité neuronaleLa distribution spatio-temporelle de nombreuses MMP et des quatre TIMP varie selon le stade de développe-ment considéré. Ainsi, les variations d'expression de > Les métalloprotéases matricielles (MMP) contrôlent ou dégradent par clivage protéolytique des composants de la matrice extracellulaire, des protéines d'adhérence, des récepteurs membranaires et des protéines solubles. Le contrôle de l'activité des MMP par leurs inhibiteurs physiologiques, les TIMP (tissue inhibitors of metalloproteinases), contribue à l'homéostasie tissulaire. En revanche, la perte de ce contrôle peut être associée à des processus de prolifération ou de mort cellulaire et aux remaniements tissulaires qui caractérisent les maladies malignes et dégé-nératives de nombreux tissus n'appartenant pas au système nerveux. Cet article fait le point sur les résultats récents montrant que les MMP jouent également un rôle central dans la physiopathologie du système nerveux et qu'elles pourraient constituer de nouvelles cibles thérapeutiques dans différentes maladies du système nerveux. <