“…Traditionnellement définie comme l'ensemble des mécanismes et processus de transmission et d'incorporation des opinions et représentations politiques des individus, la socialisation politique a été l'objet de différents débats en sciences sociales, qui portaient tant sur les définitions adoptées que sur les manières empiriques de l'appréhender. Dès la fin des années 1960 et grâce, notamment, à l'apport des travaux d'Annick Percheron (1978), les conceptions normatives des premières recherches d'inspiration behavioriste et fonctionnaliste (Hyman, 1959 ;Greenstein, 1965 ;Hess et Torney, 1967 ;Easton et Dennis, 1969) étaient remises en cause. Des travaux montraient que tout ne se jouait pas durant la prime enfance (Jennings et Niemi, 1968), que l'individu tenait un rôle actif dans ce processus et, surtout, que le contenu de la socialisation politique ne se résumait pas à la transmission de préférences partisanes, mais bien à un ensemble de représentations, d'opinions et d'attitudes politiques (Percheron, 1985).…”