IntroductionL'incidence des complications respiratoires postopératoires (CRPO) reste très diversement appréciées selon les critères diagnostiques retenues dans les différentes études, ce qui la fait varier de 5 à plus de 50%. Les CRPO majeurs après chirurgie de l'aorte abdominale sont responsables d'une grande morbi-mortalité pouvant aller jusqu’à 36%, d'une durée d'hospitalisation et d'un coût plus importants. Ainsi dans l'optique d'améliorer notre prise en charge périopératoire de la chirurgie de l'aorte, nous avons décidé de mener une étude pour dresser le profil épidémiologique et déterminer les facteurs de risque des complications respiratoires dans notre contexteMéthodesIl s'agit d'une étude de cohorte rétrospective du mois de Janvier 2007 au mois de décembre 2011 portant sur l'ensemble des patients opérés pour pathologie aortique au bloc opératoire central de l'hôpital Ibn Sina de Rabat, Maroc.RésultatsCent vingt cinq patients ont été inclus dans notre étude, 24 patients ont été opérés pour anévrysme de l'aorte abdominale et 101 patients pour lésion occlusive aortoiliaque. Dans notre série 22 malades soit 17,6% ont présenté une complication respiratoire majeure avec, une reventilation dans 4,8% des cas, une difficulté de sevrage de la ventilation artificielle dans 3,2% des cas, une pneumopathie dans 4% des cas, un syndrome de détresse respiratoire aigue (SDRA) dans 4% des cas et une nécessité de fibroaspiration bronchique dans 1,6% des cas. En analyse univariée: l’âge, la présence d'une BPCO avec dyspnée stade 3 ou 4, la présence d'une anomalie à l'EFR préopératoire, la présence d'un stade avancé (III ou IV) de LOAI et la reprise chirurgicale étaient statistiquement associés à la survenue d'une complication respiratoire postopératoire. En analyse multivariée, seule une anomalie à l'EFR en préopératoire constituait un facteur de risque indépendant de survenue d'une complication respiratoire postopératoire dans notre série avec un Odds Ratio (OR): 11,5; un Intervalle de Confiance (IC) à 95% de (1,6 - 85,2) et un p = 0,016.ConclusionAu terme de notre étude, il nous parait donc nécessaire pour diminuer l'incidence des CRPO majeurs dans notre population, d'agir sur les facteurs que nous jugeons modifiables tel l'amélioration de l’état respiratoire basal moyennant une préparation respiratoire préopératoire, s'intégrant dans un véritable programme de réhabilitation et associant une rééducation à l'effort, une kinésithérapie incitative ainsi qu'une optimisation des thérapeutiques habituelles.