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Les progrès de l’archéologie au cours des trois dernières décennies ont profondément renouvelé nos connaissances sur le peuplement des territoires de la Gaule romaine. Des espaces considérés jusqu’alors comme marginaux, tels que les marais ou la haute montagne, paraissent avoir été occupés plus densément et depuis plus longtemps qu’on ne l’imaginait depuis le xix e siècle. Du même coup, l’identification d’espaces marginaux par rapport aux foyers de développement est devenue un enjeu tout autant qu’un défi pour les archéologues. L’examen des aspects terminologiques et conceptuels montre que ce qui détermine le caractère marginal d’un espace n’est pas tant une contrainte environnementale qu’un manque d’attractivité, dont les causes relèvent de considérations d’ordre prioritairement socio-économique, démographique et plus largement géo-historique. La question de la marginalité rejoint celle du sous-peuplement et du sous-développement, avec laquelle elle se confond. L’auteur propose d’accorder une attention nouvelle à ces espaces, qui doivent être étudiés pour eux-mêmes et non plus en négatif par rapport aux zones plus développées qu’elles sépareraient (ou relieraient) en jouant le rôle de zones-tampons ou de zones de transition. Pour cela, il est nécessaire de surmonter le poids des représentations contemporaines, qui est à l’origine de multiples biais de la recherche, et de mettre en œuvre une méthodologie spécifique, fondée sur une combinaison de marqueurs archéologiques. Deux études de cas – les parcellaires fossilisés en contexte forestier du nord-est de la Gaule et la moyenne montagne auvergnate – mettent en exergue le concept de connectivité, essentiel pour évaluer le degré d’ouverture d’un espace vers l’extérieur. Il est toutefois important de rappeler que le développement local ne passe pas forcément par une intensification des échanges, et qu’il peut aussi être endogène. L’intérêt des marqueurs proposés plus haut est de souligner la diversité des formes de marginalité, ainsi que leur relativité. Aucune des zones étudiées ne semble être restée complètement à l’écart des dynamiques régionales de développement. C’est là probablement l’un des aspects les plus emblématiques de la mondialisation qui se met en place à l’échelle de l’empire romain durant les premiers siècles de notre ère.
Les progrès de l’archéologie au cours des trois dernières décennies ont profondément renouvelé nos connaissances sur le peuplement des territoires de la Gaule romaine. Des espaces considérés jusqu’alors comme marginaux, tels que les marais ou la haute montagne, paraissent avoir été occupés plus densément et depuis plus longtemps qu’on ne l’imaginait depuis le xix e siècle. Du même coup, l’identification d’espaces marginaux par rapport aux foyers de développement est devenue un enjeu tout autant qu’un défi pour les archéologues. L’examen des aspects terminologiques et conceptuels montre que ce qui détermine le caractère marginal d’un espace n’est pas tant une contrainte environnementale qu’un manque d’attractivité, dont les causes relèvent de considérations d’ordre prioritairement socio-économique, démographique et plus largement géo-historique. La question de la marginalité rejoint celle du sous-peuplement et du sous-développement, avec laquelle elle se confond. L’auteur propose d’accorder une attention nouvelle à ces espaces, qui doivent être étudiés pour eux-mêmes et non plus en négatif par rapport aux zones plus développées qu’elles sépareraient (ou relieraient) en jouant le rôle de zones-tampons ou de zones de transition. Pour cela, il est nécessaire de surmonter le poids des représentations contemporaines, qui est à l’origine de multiples biais de la recherche, et de mettre en œuvre une méthodologie spécifique, fondée sur une combinaison de marqueurs archéologiques. Deux études de cas – les parcellaires fossilisés en contexte forestier du nord-est de la Gaule et la moyenne montagne auvergnate – mettent en exergue le concept de connectivité, essentiel pour évaluer le degré d’ouverture d’un espace vers l’extérieur. Il est toutefois important de rappeler que le développement local ne passe pas forcément par une intensification des échanges, et qu’il peut aussi être endogène. L’intérêt des marqueurs proposés plus haut est de souligner la diversité des formes de marginalité, ainsi que leur relativité. Aucune des zones étudiées ne semble être restée complètement à l’écart des dynamiques régionales de développement. C’est là probablement l’un des aspects les plus emblématiques de la mondialisation qui se met en place à l’échelle de l’empire romain durant les premiers siècles de notre ère.
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