Toxicités sévères des immunothérapies du cancer

Abstract

L’immunothérapie représente une avancée récente et importante en cancérologie. Les inhibiteurs de checkpoints immunitaires, ciblant les protéines PD-1, PD-L1 et CTLA-4, sont les thérapies les plus prometteuses et sont utilisés dans la prise en charge de plusieurs cancers. Les toxicités associées à ces traitements sont généralement moins fréquentes et moins graves que celles associées aux chimiothérapies et à la plupart des thérapies ciblées. Cependant, il existe un certain nombre de toxicités spécifiques de ce type de traitement, qui peuvent parfois être sévères et dont les plus fréquentes sont les toxicités pulmonaire, digestive, endocrinienne et cutanée. Dans cette mise au point, nous reviendrons sur la fréquence, le mécanisme et les principes de traitement des différentes toxicités sévères associées à l’immunothérapie.

Complications sévères des traitements systémiques du patient cancéreux thoracique (complications hors infections et urgences respiratoires)

“…Les complications des ICI sont généralement estimées comme sévères à partir d'un score CTCAE ≥ 3 [9]. Même si les toxicités des ICI sont moindres, en termes de fréquence et de sévérité en comparaison aux chimiothérapies et autres thérapies ciblées [10], des effets secondaires pouvant mettre la vie du patient en danger sont régulièrement décrits. La mortalité (grade 5) est estimée globalement à 0,64 % [11] avec un risque variant selon le type d'ICI (0,36 % pour anti-PD-1, 0,38 % pour anti-PD-L1, 1,08 % pour anti-CTLA-4 et 1,23 % pour les combinaisons anti-PD-1/PD-L1 plus anti-CTLA-4) [12].…”

“…Les atteintes cutanées sévères peuvent être un syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse (DRESS), un syndrome de Steven-Johnson, une nécrolyse épidermique toxique ou une pustulose exanthématique aiguë généralisée. La pemphigoïde bulleuse est plus fréquemment associée aux anti-PD-1/PD-L1 [10,18]. Même rare, la myocardite est la complication à plus haut risque de létalité pouvant aller jusqu'à 50 % [19].…”