IntroductionL'évolution de la drépanocytose est marquée par la survenue de complications aigues dont certaines constituent de véritables urgences pouvant mettre en jeu le pronostic vital ou fonctionnel. Notre travail avait pour objectif d'étudier la fréquence et l'évolution des urgences drépanocytaires dans le Service des Maladies du Sang (SMAS) du Centre National Hospitalier Universitaire-Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM) de Cotonou.MéthodesNous avons mené une étude rétrospective et descriptive de janvier 2014 à décembre 2015 et portant sur l'ensemble des patients hospitalisés pour une urgence drépanocytaire. Nous avons exclu les patients hospitalisés pour des complications drépanocytaires chroniques.RésultatsDeux cent quatre (204) urgences drépanocytaires pour un nombre total de 813 hospitalisations ont été enregistrés (prévalence de 25%). L'âge moyen des patients était de 24,2 ans. La tranche d'âge la plus représentée était celle de 20-30 ans (45,6%). Le sexe masculin prédominait à 60,8%. Les élèves/étudiants étaient les plus représentés à 55,9%. La douleur aigue était le motif principal d'hospitalisation à 63,7%. L'homozygotie SS était majoritairement représentée à 72,1%. Les complications vaso-occlusives ostéo-articulaires prédominaient à 70,1%. Les complications infectieuses documentées étaient dominées par le paludisme (27,5%). La décompensation anémique était notée à 30,4%. Sur le plan thérapeutique, l'hydratation a été utilisée à 85,3%. La durée moyenne de séjour était de 5,4 jours. L'évolution a été favorable dans 96,5% des cas. La létalité était de 2,5%.ConclusionLes urgences drépanocytaires sont fréquentes. Elles nécessitent un diagnostic rapide et une prise en charge précoce et efficace. La formation continue du personnel médical à la prise en charge des urgences drépanocytaires s'avère nécessaire pour réduire leur mortalité.