Objectif : Le cannabis, drogue la plus consommée dans le monde, engendre de nombreux troubles notamment comportementaux. Le cannabis contient, outre le Δ 9 -THC habituellement étudié, du cannabidiol et du cannabinol. Les effets des cannabinoïdes semblant se poursuivre au-delà de leur présence dans le sang, un décalage de cinétique entre cerveau et sang pourrait exister pour ces molécules. Méthode : Après mise au point et validation d'une technique permettant le dosage, par CPG/SM, du Δ 9 -THC, de ses métabolites, du cannabinol et du cannabidiol, nous avons effectué des cinétiques de ces composés dans le sang, dans les hémisphères cérébraux et dans le cervelet chez la souris. Nous avons également dosé ces composés dans le sang, les urines et sept zones de cerveau chez des patients autopsiés. Résultats : Nous avons mis en évidence la présence de cannabidiol dans le cerveau de souris alors qu'il n'est plus présent dans le sang. Une telle persistance a également été retrouvée pour le cannabidiol, mais également le THC et le cannabinol, sur des prélèvements de cerveau de personnes décédées. Conclusion : il semble que certains cannabinoïdes persistent dans le cerveau après disparition du sang. Cette persistance pourrait expliquer certains troubles spatio-temporaux durables des personnes consommatrices de cette drogue.Abstract -Objectives: Cannabis, one of the most abused drugs in the world, is the cause of many symptoms including behavioral disorders. Cannabis contains, in addition to the Δ9-THC usually studied, cannabidiol and cannabinol. Since the effects of cannabinoids seem to continue beyond their presence in the blood, a kinetic shift between the brain and blood could exist for these compounds. Method: After development and validation of a GC/MS method for the simultaneous measurement of Δ9-THC, its metabolites, cannabinol and cannabidiol, we examined the kinetics of the cannabinoid compounds in blood and in different cerebral areas in mice. We also measured these compounds in blood, urine and different brain areas in deceased humans after autopsies. Results: Cannabidiol is still present in the brain of mice when it has disappeared from the blood. Such persistence was also found in samples from deceased persons for cannabidiol, but also for THC and cannabinol. Conclusion: This study highlighted the persistence of some cannabinoids in the brain after they have disappeared from the blood. This may explain the continuing spatio-temporal disorders of people abusing this drug.