Le trouble de personnalité limite est associé à des problèmes relationnels et de régulation des émotions, des habiletés liées à la capacité d’empathie. Néanmoins, certaines recherches suggèrent la présence d’une empathie élevée chez les personnes présentant ce diagnostic. Cette étude vise à : 1) documenter les traits de personnalité limite en émergence (TPLÉ), l’empathie et les comportements prosociaux (CP) des enfants maltraités et issus de la population générale; 2) examiner les relations entre ces variables et 3) comparer les deux groupes. Soixante-quatorze enfants âgés de 6 à 12 ans (maltraités : n = 35; population générale : n = 39) ont rempli des questionnaires concernant l’empathie et les TPLÉ. Les éducateurs référents (enfants maltraités) et les mères (population générale) ont rempli des questionnaires sur l’empathie et les CP des enfants. Les résultats montrent une relation positive et significative entre l’empathie et les CP, ainsi qu’une relation négative et significative entre les TPLÉ et l’empathie cognitive. Des relations négatives significatives ont été repérées entre les différentes mesures de l’empathie et certaines sous-échelles des TPLÉ correspondant aux comportements d’autodestruction et aux relations interpersonnelles négatives, ainsi qu’entre ces sous-échelles et les CP. La relation négative entre ces sous-échelles et les CP s’explique en partie par la moins grande empathie cognitive des enfants enclins à manifester des comportements d’autodestruction et à entretenir des relations interpersonnelles négatives. Les deux groupes d’enfants se sont distingués quant aux trois variables. Ainsi, les enfants de la population générale présentent un niveau plus élevé d’empathie et de CP que les enfants maltraités. Ces derniers ont également obtenu des scores de TPLÉ significativement plus élevés. Cette étude permet de mieux comprendre les facteurs de risque associés aux TPLÉ.