Les victimes d’agressions sexuelles (AS) appartenant à certains groupes sociodémographiques vulnérables rapportent davantage de symptômes de trouble de stress post-traumatique (TSPT), d’anxiété et de dépression ainsi que de cognitions post-traumatiques. Toutefois, peu d’études prennent en compte ces caractéristiques sociodémographiques simultanément et considèrent qu’elles peuvent s’entrecouper. Afin d’investiguer l’influence des caractéristiques sociodémographiques et du cumul des vulnérabilités (intersectionnalité) sur les conséquences psychologiques des victimes d’AS, 483 adultes ont été sondés. Ils ont rempli le Posttraumatic Cognitions Inventory (PTCI), le Posttraumatic Stress Disorder Symptoms Checklist for DSM-5 (PCL-5), le Generalized Anxiety Disorder-7 (GAD-7) et le Patient Health Questionnaire-9 (PHQ-9). Des ANOVA à plan simple ont montré des différences quant à la sévérité des symptômes et des cognitions post-traumatique selon le niveau d’éducation, le sexe, le genre, le statut relationnel, le pays et la langue maternelle. Des régressions linéaires multiples ont indiqué que le genre, la langue maternelle et le statut relationnel sont de meilleurs prédicteurs pour les résultats aux GAD-7, PHQ-9 et PTCI respectivement. Le cumul des vulnérabilités s’est révélé le meilleur prédicteur pour le PCL-5. Les résultats sont limités par une faible puissance statistique, mais ont permis d’explorer la pertinence de l’inclusion des variables de vulnérabilité dans le concept d’intersectionnalité.