La disponibilité et les facteurs de variation de la valeur alimentaire des ressources végétales tropicales et des sous-produits de l’agro-industrie sont présentés dans cette synthèse. Les ressources alimentaires utilisées sont très variées (herbes, arbres fourragers, céréales, tubercules, coproduits de culture, sous-produits de l’agro-industrie) à l’image de la grande diversité des systèmes de production plus ou moins intensifiés, avec un niveau d’intégration variable des cultures et de l’élevage. Les matières premières peuvent être identiques à celles utilisées dans les zones tempérées (soja, maïs), notamment dans les ateliers modernes. Elles peuvent aussi se singulariser par leur origine botanique (sorgho, tubercules, fourrages, arbres fourragers), leur composition (présence fréquente de métabolites secondaires) et les traitements technologiques (coproduits d’industries agroalimentaires artisanales) qu’elles ont pu subir. Il y a une grande variabilité de la valeur alimentaire intra et inter-ressources. Quelle que soit l’espèce animale considérée, des ressources aux valeurs énergétiques élevées similaires ou proches d’homologues tempérés sont disponibles. Les nombreuses ressources «protéiques» ont en revanche des valeurs qui ne « rivalisent » qu’exceptionnellement avec le soja. Des stratégies particulières d’utilisation de certaines ressources sont nécessaires du fait de la présence de métabolites secondaires aux activités antinutritionnelles. En intra-ressource, les variabilités induites par la gestion (âge du fourrage, mode d’alimentation…) et la technologie utilisée (élimination de facteurs antinutritionnels, mode d’extraction, usinage des grains de céréales) qui affectent aussi bien la valeur énergétique que protéique, sont souvent supérieures à celles résultant de la génétique. Des ressources de bonne valeur alimentaire sont donc disponibles en zone tropicale à condition d’y appliquer la bonne gestion et de choisir l’espèce animale adéquate pour leur valorisation. L’information accumulée sur la valeur alimentaire des ressources tropicales est abondante. L’accès aux données n’est pas toujours aisé du fait des stratégies de publication souvent ciblée sur l’échelle régionale. L’information peut être partielle (certains critères de la composition chimique). Les résultats peuvent être fortement liés au contexte dans lequel ces données ont été produites ce qui limite leur généralisation. Une étape importante pour l’avenir serait le regroupement de ces données avec la perspective de dégager des lois générales tel que permet de l’envisager le projet en cours de tables de valeur alimentaire (AFZ-INRA-CIRAD).