> La radioimmunothérapie alpha (RITα) est une thérapie anticancéreuse vectorisée utilisant généralement un anticorps monoclonal spécifique d'un antigène tumoral couplé à un émetteur de particules α. Les émetteurs α représentent un outil idéal pour éradiquer les tumeurs disséminées ou les métastases. De récentes données démontrent que les rayonnements ionisants, en plus de leur cytotoxicité directe, peuvent aussi induire une immunité antitumorale efficace. Les effets biologiques de l'irradiation pourraient donc être utilisés pour potentialiser la réponse à différents types d'immunothérapie, et ainsi ouvrir la voie au développement de nouvelles thérapies combinant RITα et immunothérapies. < radionucléide. Le choix du radionucléide repose sur des considérations pratiques (le coût, la disponibilité, le type de techniques de radiomarquage et la facilité d'utilisation), le type d'émission du radioélément, le transfert d'énergie linéique (TEL : quantité d'énergie transférée au milieu par la particule incidente, par unité de longueur de la trajectoire en keV 1 /µm) et la demi-vie physique du radioisotope (durée nécessaire pour que la moitié des noyaux radioactifs d'une source se soient désintégrés) [2]. Cette dernière doit être, autant que possible, en adéquation avec la pharmacocinétique du vecteur utilisé, afin de délivrer la plus grande dose possible de radioactivité à la tumeur après l'injection. Une demi-vie trop courte entraînera un nombre élevé de désintégrations avant d'atteindre la cible. À l'inverse, une demi-vie trop longue engendrera un grand nombre de désintégrations du radionucléide pendant la phase d'éli-mination du vecteur, rendant le radioimmunoconjugué plus toxique. La demi-vie doit également être compatible avec les applications cliniques et la prise en charge du patient. Ainsi, le temps nécessaire au transfert du radionucléide du site de production jusqu'à l'hôpital, 1 1 keV (kiloélectronvolts) = 10 3 eV ; 1 MeV (megaélectonvolts) = 10 6 eV.