Résumé Pour de nombreux candidats, la décision de se présenter au concours de gardien de la paix ne relève ni du simple hasard ni de la seule nécessité mais résulte bien plus d’un attrait réel pour le métier policier, perçu comme accordé aux aspirations individuelles, qui combinent désir de se rendre utile et goût pour l’action. Cette « vocation policière » peut alors s’analyser comme le produit de dispositions forgées dès l’enfance et l’adolescence qui rendent pensable le projet de devenir gardien de la paix. Mais, à mesure que ce projet se concrétise (premières démarches, passage éventuel par le statut d’adjoint de sécurité, présentation aux épreuves...), la vocation se consolide et impose une forme de travail sur soi qui renforce en retour les dispositions dont elle est le produit. Ainsi, avant même d’être recrutés, les candidats se reconnaissent déjà dans l’institution, se montrent tout disposés à se laisser former par elle et à faire corps avec celles et ceux qui en sont déjà membres. Pour autant, la construction de ce rapport vocationnel au poste convoité ne s’accompagne pas d’une homogénéisation totale de leurs dispositions, de leur vision du monde et de leur représentation de la police, ni, par conséquent, des modalités selon lesquelles ils sont prêts à s’engager. Elle ne peut, à ce titre, être considérée comme la garantie d’un ajustement parfait et durable au rôle.