La Commission européenne (CE) à Bruxelles est souvent vue comme un corps de fonctionnaires privilégiés à la fibre européenne. Cependant, au cœur de cette institution aujourd’hui, existent différents types de travailleurs sous des statuts professionnels variés. Regarder de plus près la morphologie sociale et la diversité des situations que connaissent ces travailleurs périphériques, ainsi que le phénomène d’hybridation au sein de la CE, fait apparaît assez clairement un certain fossé entre la position de permanents et de non-permanents. Dans cet article nous nous intéressons à cette population de travailleurs qualifiés en emploi temporaire. Ce faisant, nous essayons de dresser un portrait du passé migratoire, scolaire et/ou professionnel, ainsi que des origines sociales de ce personnel, rentré dans l’institution par la « petite porte ». 1234 questionnaires, 22 entretiens et un certain nombre de note d’observations ont été analysés afin de développer une discussion critique sur les conditions de travail et de vie de ce personnel. Nous explorons comparativement également à la fois les expériences et les représentations de ces jeunes qualifiés, en situation de « précarité » de l’emploi, provenant de différents pays européens. Les inégalités spatiales et sociales à l’intérieur de cette « élite » transnationale européenne sont le fil conducteur de nos analyses.