L’étude proposée tente de mieux comprendre le miracle de Gabaon (ville étrangère et cananéenne) en Jos 10,1-15 ses intentions narratives suite à Jos 9, et sa visée historique dans le cadre du livre de Josué.
Après Jos 9,1-27 qui raconte l’alliance des Israélites avec les Gabaonites, leur délivrance et leur intégration au service du temple, Jos 10,1-15 montre comment Gabaon, lieu d’une manifestation divine, devient indispensable pour l’installation d’Israël en Canaan. Au salut de Gabaon est lié le salut d’Israël : s’en prendre à Gabaon, c’est s’en prendre à Israël. En soulignant combien ces deux nations sont unies dans un même peuple, Jos 10,1-15 affirme l’unité plurielle d’Israël depuis ses origines.
Discutant l’appartenance rédactionnelle de Jos 10,1-15, et l’étonnante position de Jérusalem opposée à Josué, l’étude montre que ce texte tardif provient de la communauté samarienne, reflétant le climat de l’époque perse, marquée par la reconnaissance de la pluralité linguistique et religieuse. En plus de la victoire spectaculaire d’Israël, ce passage prend une certaine distance avec la théologie deutéronomiste. Il met dès lors en valeur une autre théologie yahwiste plus intégrative avec la légitimation de la cohabitation pacifique entre Israélites et Gabaonites.