Face aux changements climatiques et à l'aggravation des risques d'inondation, le discours sur la résilience territoriale s'intensifie. Il montre pourtant de nombreuses limites opérationnelles. Les projets urbains tendent au final à gommer les différences des aménagements urbains exposés à l'inondation. Lors de la mise en oeuvre de la résilience, les contraintes sont négociées et rabaissées pour construire une opération au plus proche des conditions classiques. La production urbaine en zone inondable tient compte a minima de l'inondation. Basé sur le cadre d'analyse des ressources de politiques publiques, l'article parlera de « faux-semblants » pour souligner l'incompréhension de départ qui affiche l'inondation comme une contrainte insurmontable, constituée de règles paralysantes et de surcoûts assurés, alors que les opérations en zone inondable disposent d'atouts. Peu de recherches interrogent les intérêts dits « privés » dans le rapport de force, alors que la logique de marché de la production urbaine tend in fine à atténuer les particularités en zone inondable.