Résumé : Cet article poursuit un travail dont la première partie a été publiée dans la précédente livraison de la revue Questions de communication : dans le cadre du Programme 13-Novembre, consacré au fonctionnement de la mémoire individuelle en interaction avec la mémoire collective, un millier de personnes ont été interrogées quelques mois après les attentats du 13 novembre 2015 (rescapés, intervenants professionnels, proches de victimes, riverains, habitants d’autres villes de France, etc.). C’est leur discours qu’on étudie ici : en isolant et en comparant entre eux différents sous-groupes d’enquêtés pour observer, à l’aide d’outils de statistique textuelle, les marqueurs linguistiques les plus spécifiques de leur discours, on cherche à en apprendre davantage sur le fonctionnement social de la mémoire « collective » et sur les manifestations narratives de la mémoire traumatique. Après avoir observé ce qui spécifiait linguistiquement le discours des volontaires selon leur plus ou moins grande proximité à l’événement, on tentera ici de dégager les caractéristiques textométriques les plus saillantes des récits de rescapés, puis d’évaluer l’importance des variables d’âge et de genre dans l’ensemble du corpus.