Il existe bien une éthique appliquée (Rosati, 2012) au numérique en éducation, du
respect du droit d’auteur à la cyberintimidation en passant par la nétiquette. Mais qu’en
est-il d’une éthique émergente du numérique, avec de nouvelles formes d’action issues de ce
contexte particulier? Pour répondre à la question, nous proposons de cerner, chez le
personnage du hacker, cet acteur incontournable du numérique, des orientations
éthiques et des formes d’action qui, tout en respectant les finalités de l’éducation,
changeraient le rapport à la technologie. L’action des hackers consisterait en
partie à comprendre et à modifier ce que Feenberg (2013) nomme les codes de la technologie,
qui sont composés de fonctions et de significations. Coder, décoder et recoder la
technologie avec une visée éthique promouvant la richesse de l’existence pour soi et pour
les autres est à la base de trois propositions pouvant participer à l’émergence d’une
éthique du numérique en éducation, à savoir : la présence d’hackerspaces dans les
écoles, l’apprentissage du code informatique et l’émergence d’une éducation aux codes de la
technologie.