À partir de l’analyse de débats d’inspiration philosophique dans des classes de CM1 et CM2, cet article met en évidence plusieurs ambivalences dont cette pratique apparaît porteuse au regard de l’Enseignement Moral et Civique (EMC). Trois formes d’ambivalence sont ainsi développées. La première est relative au risque de prédominance de la forme du débat sur son fond. La deuxième se situe au niveau des postures enseignantes au cours des débats et de leur hésitation entre retrait et intervention. Enfin, la troisième ambivalence est relative aux formes de réflexivité développées par les élèves lors des débats qui privilégient l’expression personnelle sur la réflexivité critique collective. Ces ambivalences interrogent les conditions nécessaires pour des débats scolaires en EMC non seulement réglés et argumentés, mais aussi « apprenants ».