La question de l’hystérie à Madagascar comme invention coloniale débute lors d’observations cliniques faites dans un hôpital malgache dans les années 2000. À partir d’archives de médecins malgaches et français, missionnaires et ethnologues avant et pendant la colonisation, une lecture est faite avec les concepts des philosophes féministes Camille Froidevaux-Metterie et Elsa Dorlin. Les hypothèses sont que le corps des femmes a été un lieu de lutte de pouvoir, et que les colonisateurs ont utilisé l’hystérie pour inférioriser et pathologiser des expressions collectives et individuelles, leur ôtant leur dimension de résistance. Les femmes comme « inférieures » ont été particulièrement stigmatisées. L’hystérie médicale et psychologique vient des recherches de Charcot, simultanées à la colonisation de la fin du XIX e -début du XX e siècle. L’ « hystérisation » des autres lointain.e.s s’appuie sur une lecture visuelle de manifestations très disparates. Le terme hystérie demeure utilisée actuellement particulièrement dans « l’hystérie collective ».