À rebours d’une approche opposant conformisme et résistance, cet article se propose d’expliciter comment les conseils de quartier de Téhéran sont à la fois des lieux de reproduction et de débordement de normes encadrant la participation à la vie publique. J’y analyse les pratiques critiques de ces intermédiaires de l’action publique locale dans le champ des loisirs. Ce secteur d’activité est emblématique à la fois du pluralisme et de la conflictualité de l’action publique en Iran, mais aussi du gouvernement par la morale qui y est l’un des ressorts centraux du pouvoir autoritaire. Pour ce faire, cet article explore à la fois les objets, les motifs ainsi que les modalités d’expression de la critique.