English Abstract:
Kenya is a frontier market for ‘financial technology’, or FinTech. This industry – which merges mobile telephony and digital data with commercial lending – has grown spectacularly, with millions of Kenyans borrowing for household, emergency, and commercial expenses. This industry’s frenzied growth has been fuelled by not merely the pursuit of profit, but also a decidedly more developmental aspiration, namely ‘financial inclusion’. This article analyzes the curious merger of public good and private gain, the technological innovations, and sorts of knowledge work that undergird this field. It particularly examines the novel manner in which digital lenders capitalise on intimacy, converting practices of kinship and entrustment into frontiers of extraction. Personal and social data are translated into credit scores, extended family networks are mediated by financial services, and interpersonal relations subsidise risky lending decisions. In contrast to a view of capitalism as abstracting and alienating, this analysis foregrounds the sorts of personal relations, sentiments and obligations that are incorporated. Through fieldwork with borrowers, industry members and regulators, we show that digital lending relies on a conversion between different registers of wealth – in people, in things and in knowledge – and we track the ethical negotiations and anxious attachments that constitute this curious utopia.French Abstract:
Le Kenya est un marché frontière pour la « technologie financière », ou FinTech. Cette industrie – qui fusionne la téléphonie mobile et les données numériques avec les prêts commerciaux – a connu une croissanc spectaculaire, des millions de Kenyans empruntant pour des dépenses domestiques, d’urgence et commerciales. La croissance frénétique de ce secteur a été alimentée non seulement par la recherche du profit, mais aussi par une aspiration résolument plus axée sur le développement, à savoir « l’inclusion financière ». Cet article analyse la curieuse fusion du bien public et du gain privé, les innovations technologiques et les types de travail de la connaissance qui sous-tendent ce domaine. Il examine en particulier la nouvelle manière dont les prêteurs numériques capitalisent sur l’intimité, convertissant les pratiques de parenté et de confiance en frontières d’extraction. Les données personnelles et sociales sont traduites en scores de crédit, les réseaux familiaux étendus sont médiatisés par les services financiers, et les relations interpersonnelles subventionnent les décisions de prêt risquées. Contrairement à une vision du capitalisme comme étant abstrait et aliénant, cette analyse met en avant les types de relations personnelles, les sentiments et les obligations qui sont incorporés. Grâce à un travail de terrain avec des emprunteurs, des membres de l’industrie et des régulateurs, nous montrons que le prêt numérique repose sur une conversion entre différents registres de richesse – en personnes, en choses et en connaissances – et nous suivons les négociations éthiques et les attachements anxieux qui constituent cette curieuse utopie.