Selon les chiffres de l’État, 16 090 personnes séjournaient dans 497 bidonvilles en octobre 2018. Ces données, bien qu’elles permettent de donner un reflet quantitatif de la situation, masque toutefois l’hétérogénéité des conditions de vie. Certains lieux sont confrontés à des interactions tendues voire violentes avec les institutions, la population ou entre habitants. D’autres, au contraire, connaissent des relations beaucoup plus apaisées et conviviales. Les politiques institutionnelles peuvent expliquer ces différences, les formes de solidarité avec l’extérieur également, autant que les modalités d’échange entre habitants. C’est sur ce dernier point que cet article revient en se fondant sur une enquête ethnographique menée entre 2014 et 2016 au sein d’un bidonville de l’est de la France.