L'objectif général des deux études rapportées dans cet article était de vérifier les propriétés d'un questionnaire de mécanismes de comparaison de soi scolaire chez des élèves de 8 à 13 ans. L'instrument met l'accent sur quatre mécanismes de la comparaison sociale fondés sur l'identification et la différen-ciation relatives au choix d'une cible ascendante ou descendante. Une première étude faite auprès d'un échantillon d'élèves québécois (N ϭ 672) a permis de vérifier la structure factorielle de l'instrument et de montrer que la consistance interne de chaque facteur et leur stabilité temporelle étaient satisfaisantes. L'analyse factorielle confirmatoire révèle que, comparativement à des modèles alternatifs, le modèle théorique à quatre facteurs présente le meilleur ajustement aux données. Une deuxième étude faite chez des élèves francophones de France (N ϭ 380) a permis de répliquer les propriétés psychométriques de l'instrument. Pris dans leur ensemble, les résultats des deux études ont permis de conclure que l'instrument des quatre mécanismes de la comparaison de soi scolaire présente les caractéristiques d'un instrument fiable, facile à utiliser et approprié à la recherche dans le domaine scolaire.Mots-clés : comparaison sociale, comparaison de soi scolaire pour enfants et adolescents, identification ascendante ou descendante, différenciation ascendante ou descendante. L'étude de divers facteurs potentiellement impliqués dans le fonctionnement et le rendement scolaires de l'élève a connu un essor considérable durant la dernière décennie (Bouffard, Mariné & Chouinard, 2004). Les facteurs internes à l'élève, tels que ses cognitions, ses émotions, ses intentions, et les facteurs externes dont les caractéristiques de son milieu familial et les pratiques pédagogiques utilisées par ses enseignants, agissent de concert pour influer sur sa réussite scolaire. Bandura (1986), Harter (1986) et bien d'autres accordent une place prépondérante aux facteurs personnels, en particulier à la croyance de l'élève dans ses capacités de réussir. Cette croyance, identifiée par Bandura sous le concept du sentiment d'efficacité personnelle, réfère à une évalu-ation subjective des habiletés et des ressources cognitives que s'accorde la personne dans une tâche particulière. Un concept fortement apparenté est celui de la perception de compétence qui, comme le sentiment d'efficacité personnelle, résulte d'un processus d'évaluation de soi par lequel l'élève en vient à porter un jugement plus ou moins positif sur ses capacités (Harter, 1986). Sur le plan théorique, les deux concepts ont en commun l'évaluation par la personne de ses capacités; ce qui les distingue, et qui se reflète dans la manière de les mesurer, est le caractère spécifique de cette évaluation en regard d'une tâche donnée (par ex., bien conjuguer les verbes du troisième groupe) du sentiment d'efficacité personnelle et le caractère plus général (par ex., être bon en français) de cette évaluation des perceptions de compé-tence. Dans les deux cas, cette évaluation de ses capac...