L a prévalence de l'embonpoint et de l'obésité regroupés, défini par un indice de masse corporelle (IMC) ≥25 kg/m 2 (1) , est à la hausse depuis les dernières décennies au Canada comme dans tous les pays industrialisés [2][3][4][5] . Les risques de santé associés au surplus de poids sont largement documentés, et incluent le diabète de type 2, l'hypertension, les maladies cardiovasculaires, l'arthrite, les problèmes musculo-squelettiques et certains cancers [6][7][8] . Le surplus de poids est également associé à des incapacités et limitations physiques, ainsi qu'à des troubles psychologiques tels que l'anxiété et la dépression 6,9,10 . La littérature scientifique rapporte que le surplus de poids est plus prévalent dans les classes sociales moins éduquées et plus pauvres 11,12 de même que chez les hommes 11,13 . Des études récentes rapportent une prévalence d'obésité et d'embonpoint plus élevée chez les francophones en situation linguistique minoritaire comparativement à la population anglophone canadienne 14,15 . Le deuxième rapport sur la santé de l'Ontario (2005) indiquait que la prévalence du surplus de poids (embonpoint et obésité) était de 54,7 % chez les francophones contre 50,3 % chez les anglophones 12 . Les mêmes résultats sont rapportés par Bouchard et al. 16 : des taux d'obésité plus élevé chez les francophones que les anglophones de l'Ontario (18,1 % et 15,9 % respectivement) ainsi que les taux d'embonpoint plus élevés (36 % et 34,3 % respectivement). Deux études ont également montré que les francophones seraient plus inactifs que les anglophones de l'Ontario 12,16 . Ces statistiques de nature descriptive ne permettent pas d'expliquer si l'appartenance à une minorité per se influence la probabilité de présenter un surplus de poids 17 . L'objectif de l'étude est donc d'examiner la relation entre appartenance linguistique et la prévalence de l'embonpoint/obésité.
MÉTHODE
MÉTHODE :Les statistiques descriptives (n=128 986), provenant de cinq cycles de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, ont été croisées en fonction de la langue et du sexe des individus. Deux modèles de régression logistique multivariée, pour les hommes et pour les femmes, ont permis de tester l'association entre le surplus de poids et la langue en contrôlant pour les déterminants socioéconomiques et comportementaux.
RÉSULTATS :La prévalence du surplus de poids est plus élevée chez les francophones que chez les anglophones de l'Ontario, bien que cette différence ne soit plus significative lorsque le modèle est ajusté pour les caractéristiques socioéconomiques et comportementales. Néanmoins, les francophones sont plus âgés, moins éduqués et vivent davantage en milieu rural que leurs homologues anglophones, un contexte qui les rend plus vulnérables.CONCLUSION : L'étude vient réaffirmer le rôle des déterminants sociaux et comportementaux dans la prévalence du surplus de poids. Bien que la langue n'influence pas directement le surplus de poids, compte tenu de la réalité socioéconomique de la minorité francophone, repr...