Cet article présente les résultats d’une recherche qualitative visant à comprendre comment les intervenants intègrent le concept de paternité dans les groupes de thérapie pour les hommes aux comportements violents. Des groupes de discussion et des entrevues semi-dirigées ont été effectués auprès d’intervenants dans trois organismes au Nouveau-Brunswick et au Québec. Selon l’analyse des données recueillies, la prise en compte de la paternité des hommes représente un défi pour ces intervenants. Les difficultés qu’éprouvent de nombreux hommes (non-reconnaissance de leur violence, expériences de violence lors de l’enfance, frustrations en lien avec les systèmes et problèmes de toxicomanie ou de santé mentale), le manque de temps, d’outils et de formation pour les intervenants, les questions de sécurité, et les normes culturelles et représentations sociales de la violence conjugale, compliquent l’exploration de la paternité dans le cadre des groupes d’intervention.This article reports the results of a qualitative research aimed at understanding how facilitators of male domestic violence groups consider fathering in their interventions with these men. Group discussions and interviews were conducted with facilitators working in three organisations in Quebec and New Brunswick. According to those facilitators, it is difficult to integrate fathering in their interventions. The numerous difficulties experienced by the men (non-recognition of their violence, violence experienced during childhood, frustrations toward the systems, and mental health or addiction problems), lack of time, tools and education and questions regarding security, complicate exploration of fathering in these groups