Contexte : La rééducation pédiatrique nécessite une approche globale, tout en s'appuyant sur des exercices ludiques conformes aux théories de l’apprentissage moteur. Dans ce but, les dispositifs médicaux numériques (DMN) ont montré leur efficacité clinique, mais leur utilisation par les thérapeutes reste limitée. Il paraît alors crucial d'explorer les freins et les facilitateurs à leur intégration en pratique clinique courante. Méthode : Une enquête transversale s’appuyant sur un questionnaire rédigé conformément à la liste CHERRIES a été conduite auprès de kinésithérapeutes exerçant en pédiatrie, au premier semestre 2024. Les questions ont été élaborées en se basant sur une analyse préliminaire de la littérature. Résultats : 39 réponses ont été analysées. Parmi les répondants, 63% ont accès à au moins un DMN et 73% les utilisent régulièrement. Les principaux facilitateurs mis en avant sont relatifs à l’intérêt des DMN en termes d'augmentation de la motivation (63%), de l'adhérence (63%) et de la participation des enfants (54%). En revanche, l’efficacité thérapeutique est parfois remise en question. Les barrières incluent le manque de temps pour se former et utiliser ces outils, leur complexité technique, le coût élevé et les risques liés à l’exposition des enfants aux écrans. Seulement 15,4% des répondants ont suivi une formation spécifique.Conclusion : La méconnaissance des DMN est la première cause freinant leur acquisition et leur utilisation. Permettre une levée des barrières et optimiser les facilitateurs en proposant des formations spécifiques et un accompagnement global des thérapeutes, par des experts numériques, basé sur une stratégie de "knowledge translation" seraient nécessaires pour favoriser leur intégration.