La physiopathologie des douleurs pelvi-périnéa-les est complexe. Sa compréhension nécessite des compé-tences anatomiques et neurophysiologiques dans ce domaine. Il faut cesser de raisonner en termes d'organe, mais plutôt s'attarder à comprendre et à conceptualiser les mécanismes à la base de la genèse et de la régulation de la douleur au niveau local, régional, spinal et central. Parmi les syndromes les plus souvent rencontrés, on retrouve la cystite interstitielle, les différents types de douleurs vulvaires, la douleur pelvienne chez l'homme, les douleurs musculosquelettiques, le syndrome du releveur et la proctalgia fugax. On ne saurait passer sous silence le syndrome du côlon irritable (SCI), souvent apparenté à ces pathologies et cité lors de l'anamnèse. Toutes ces douleurs ont en commun une hypersensibilisation périphérique, voire centrale comme conséquence d'un bombardement chronique surtout nociceptif. Les hypothèses de travail, pour expliquer ces douleurs, appellent des facteurs inflammatoires, immunologiques, génétiques, neurologiques, neuro-endocriniens et psychologiques, alors que l'étiologie est le plus souvent inconnue.Abstract: The pathophysiology of pelvic and perineal pain is complex and misunderstood. Knowledge of the pelvic floor anatomy and comprehension of the neurophysiological aspects of pain are necessary. An organ-specific approach must be replaced by an understanding of the mechanisms of pain control at the local, regional and central levels. Interstitial cystitis, vulvar pain, chronic pelvic pain in men, musculoskeletal pain, levator ani syndrome and proctalgia fugax are the most frequent pelvic and perineal pain syndromes encountered in clinical practice. Irritable bowel syndrome is often associated with these syndromes and should be considered as a pelvic-perineal pain syndrome. Peripheral and central hypersensitisation resulting from chronic nociceptive stimulation seems to be the common link between these clinical syndromes. Inflammatory, immunological, genetic, neurological, neuroendocrine and psychological factors have been implicated in the aetiology of chronic pelvic-perineal pain.