Résumé de l'articleParmi plusieurs pays, l'adhésion syndicale et le taux de participation lors de scrutins populaires sont fortement corrélés. En termes non-ajustés les électeurs qui sont membres de syndicats présentent un taux de participation d'environ 0,10 à 0,12 points de pourcentage plus élevé que les électeurs non-syndiqués. Nous postulons et justifions un modèle, comprenant trois types de causes, qui explique cette corrélation, puis testons empiriquement la contribution de chacun à l'écart de participation global en faveur des électeurs syndiqués.En premier lieu, la dimension dite « monopolistique » du syndicalisme (c.-à-d. que l'action syndicale permet aux membres d'accroître leurs salaires alors que justement un des éléments déterminants du taux de participation électorale est le fait d'avoir un revenu plus élevé) favoriserait une plus grande participation électorale. En second lieu, le modèle de « tradition sociale » véhiculée par les syndicats constituerait un incitatif pour les électeurs syndiqués à aller voter soit pour avoir le sentiment d'accomplir leur devoir d'électeur ou encore pour être vu par leurs collègues comme ayant accompli ce devoir. Enfin en troisième et dernier lieu le fait, pour des électeurs, d'être (ou d'avoir été) exposés comme employés, aux structures formelles de la négociation collective et de la représentation syndicale dans les milieux de travail, ce que l'on considère comme un des rôles fondamentaux du syndicalisme soit d'être un « porte-parole » ou en anglais « Voice-Face », les inciteraient aussi à développer davantage d'attachement envers les structures de gouvernance démocratique dans la société.Nous cherchons à vérifier quelle proportion de cette « prime du vote syndical » brute au taux de participation électorale est redevable à ces trois types de facteurs à partir de données contemporaines en provenance de 29 pays européens. Nous observons que les trois types de facteurs sont bel et bien à l'oeuvre, le facteur de type « porteparole » ou « Voice » ayant un effet dominant (comptant pour environ la moitié de l'écart global -ou de la prime -observé) tandis que les deux autres types de facteurs (dimension monopolistique et tradition sociale) comptant environ chacun pour le quart de l'écart global. In unadjusted terms union members maintain a roughly 0.10 to 0.12 point gap in voting propensity over non-members. We propose a model-with three causal channels-that explains this correlation and then empirically tests for the contribution of each channel to the overall union voting gap. The first channel through which union members are more likely to vote is through the so-called "monopoly face" of unionism whereby unions increase wages for members and higher incomes are a significant positive determinant of voting. The second is the "social custom" model of unionism whereby co-worker peer pressure creates incentives for union members to vote alongside fellow members. The third channel is based on the "voice face" of unionism whereby employees who are (or have been) exposed to c...