Cet article propose une reconceptualisation de la discipline sociologique ainsi que de sa place dans le monde actuel. Nous remettrons tout d'abord en question l'idée même que la sociologie puisse être considérée en tant que discipline académique dans le sens habituel du terme, tout comme le fait qu'il soit possible de distinguer, à la manière des sciences de la nature, autant de disciplines distinctes au sein du champ des sciences sociales. Au contraire, nous defendrons la thèse selon laquelle la sociologie et ses disciplines connexes furent plutôt constitueés en tant que champs sociaux à travers un processus historique particulier. Cette analyse nous permettra de réaffirmer la position centrale qu'occupe la sociologie dans le champ de la recherche sociale, de par les liens étroits qu'elle entretient avec les autres disciplines qui constituent ce champ, ainsi que par sa nature interdisciplinaire et critique. Cette reconceptualisation implique qu'une ontologie sociale claire fondée sur une méthodologie cohérente, en l'occurence le réalisme critique, puisse remédier aux tendences centrifuges propre à la discipline, en renforçant sa capacité à analyser les problèmes sociaux, et donc à contribuer à défendre et à élargir les pratiques démocratiques au fondement d'un avenir meilleur.
This article proposes a re‐visioning of sociology and of its relationship to the late‐modern world it inhabits. I first problematize the claim that sociology is a discipline in any ordinary sense of the term, indeed, that social science can be reasonably cleaved into “disciplines” on the model of natural science. I then explore the thesis that sociology and kindred pursuits have been constituted as fields. Finally, I argue that among the fields of social scientific inquiry, the sociological terrain is of great import, as a nexus whose permeability, dense connectivity to other fields and critical transdisciplinarity are prime assets. By implication, the remedy for centrifugal tendencies that worry some sociologists is greater clarity on matters of social ontology and, on that basis, a coherent methodology (critical realism) that can strengthen sociology's capacity to understand our troubled world and to defend and enrich democratic practices that may portend a better future.